Labo Utile littérature
Le lieu unique, Nantes
Mercredi 8 février 2012 / 18h30
Entrée libre
En partenariat avec « La maison Julien Gracq » et la librairie Vent d’ouest
SÉQUENCE «CITÉS ET FRONTIÈRES, PARCS ET PAYSAGES »
QUATRE écrivains d’Ici et d’Ailleurs relisent
LA FORME D’UNE VILLE
CONVERSATION LITTERAIRE
avec PIERRE MICHON, BERNARD BRETONNIÈRE ET ARNO BERTINA.
Lecture par cathie barreau d’extraits
de « La forme d’une ville » de Julien Gracq. ed. Corti, 1985.
Echange animé par Philippe Dossal, journaliste, correspondant pour Le Point et collaborateur de la Revue Place Publique.
« Cela se passait pendant les années de la guerre de 1914-18 ; le tramway, la savonnerie, le défilé glorieux, majestueux, du train au travers des rues, auquel il ne semblait manquer que la haie des acclamations, sont le premier souvenir que j’ai gardé de Nantes. S’il y passe par intervalles une nuance plus sombre, elle tient à la hauteur des immeubles, à l’encavement des rues, qui me surprenait… » Julien Gracq
Nantes est au centre de La forme d’une ville : à la fois forme, et empreinte d’une cité et de son fleuve, au début du 20e siècle, sur l’écrivain qui arpente sa topographie. Julien Gracq n’était pas un mondain, mais il aimait recevoir des écrivains dans sa maison/refuge de St-Florent-le-Vieil, pour échanger sur le monde et les affinités électives. Relire La Forme d’une ville, de Julien Gracq, qui n’est pas un guide mais bien un récit littéraire, c’est redécouvrir Nantes dans le temps plus que dans sa géographie, et surtout ressentir avec le texte la manière dont les lieux façonnent l’esprit.
Chez Gracq, qui a vécu à Nantes en plusieurs périodes (élève à Clemenceau de 1921 à 1928, puis professeur de 1935 à 1937) la topographie de Nantes, ses noms de rues, redécouverts au début des années 80, semblent parler d’un Nantes passé. Mais cette promenade littéraire est surtout pour l’écrivain, l’occasion d’interroger le secret et l’ombre de la ville, l’empreinte dont Gracq se défait pour encore y revenir.
Derrière la topologie des noms des rues et des quartiers se jouent tour à tour réminiscences à la fois intimes et littéraires et rémanences. Pour qui lit les empreintes d’un lieu, celles effacées, comme celles conservées, le Nantes dont ce texte dense parle au présent des années 80 est à la fois passé et à venir.
La lecture de quelques extraits de Gracq est aujourd’hui l’occasion de regarder ce qui se modifie du paysage de Nantes au XXIème siècle mais aussi de faire percevoir la littérature à l’œuvre.
« On n’écrit pas le passé, on écrit l’avenir, à notre insu ».
Cathie Barreau, écrivain-chercheur et responsable du projet « La maison Gracq ».