Bof, bof, le début de l'aprem...après une chute d'eau importante , le soleil se fraie un passage entre les nuages blancs qui naviguent sur la toile enduite d'ardoise qui couvre le ciel,.
La température est clémente, l'atmosphère humide mais plutôt douce. Les tables sont trempées, le sable aussi. Des gouttes d'eau perlent tout autour le long des festons des chapiteaux. Pour étendre les livres, il a fallu changer un peu le décor, les tables ont abandonné les bords de l'espace pour le centre des chapiteaux.
Peu de lecteurs et assez peu de promeneurs.
Un calme étonnant, de temps en temps au loin , un nageur.
La lumière change de tonalité, la mer qui s'éloigne change plusieurs fois de couleurs des verts, des gris, des bleus. Aussitôt, le ciel déverse ses seaux d'eau, sans s'arrêter, avec une énergie incroyable.
Le bruit des gouttes serrées sur les bâches des chapiteaux empêcherait presque la lecture.
Ce bruit renforce aussi le plaisir d'être à l'abri.
Confortablement installé dans une chaise longue , un livre à la main, le regard qui peut parfois se perdre dans la bruine pour le plus grand plaisir de la rêverie. Des groupes de promeneurs trempés arrivent du bout de la plage. Ils regardent, l'oeil gourmand, en direction des chapiteaux et toujours cette phrase: vous acceptez qu'on s'abrite ? Pour avoir droit d'asile, il faut prendre un livre. La découverte d'un livre de l'espace donne droit à l'hospitalité. Les rencontres sont agréables, l'ambiance est excellente sur ce coin de sable et les livres sont lus. Une fois encore la mission est accomplie.
Une famille a noté les coordonnées d'un livre de Memo et un de Motus, un lecteur est reparti avec le coupon d'abonnement du XXI, un groupe étonné de découvrir les livres s'est étonné que la signalisation ne soit pas plus offensive. Ils se sont toujours baignés vers les pontons, étaient passés les matins et toujours l'espace vide et n'avaient pas vu que c'était un coin lecture.
Il pleut sans discontinuer, tout le monde est reparti, les livres sont gonflés d'humidité et de joie. Avec ce temps j'ai du mal à quitter la plage...je l'aime tout le temps, je l'aime toujours, je l'aime tous les jours!